a bruit secret

Marcel Duchamp 1916-1964

côte ouest

"Le voyage initiatique d'Annie l'emmène de New-York en Californie; de la Californie à New-York puis vers l'Europe.En chemin elle fera pas deux fois l'expérience de quelque chose qui ressemble à l'état d'innocence.Chaque fois dans l'Ouest américain. Chaque fois, fuyant la société, la conscience cruelle, dans un retour à la nature . D'abord dans le parc de Yosemite,avec Walter Vogel,son mari retrouvé dont elle va divorcer. Ensuite avec Myron Eagle,un médecin qui lui a sauvé la vie et qui est devenu son amant. Elle vivra alors ses " derniers vrais instants californiens", un moment de " plaisir insouciant, hors du temps" dans un cadre absolument bucolique. Une sorte d'intermède pastoral, fuite traditionnelle devant les complications de la civilisation, au cours de laquelle la nature, y compris la sexualité humaine, retrouve son empire. Mais les amants en se promenant, tombent sur "les vestiges d'un vieux décor de film" qui ressemble à "un petit village de pionniers." Et un peu plus tard, Myron dit à Annie : "Tu ne peux pas demander aux gens de ne pas prendre position...de se contenter de regarder, comme tu le fais. Il faudra bien un jour que tu en arrives à certaines conclusions...comme le reste d'entre-nous" Personne n'a le droit de revendiquer une innocence libre de tout engagement, voilà ce dont miss Fox semble prévenir son héroïne : le paysage le plus paradisiaque peut aussi être aussi artificiel qu'un décor de cinéma, nous polluons les lieux où nous passons, nous sommes dotés d'une conscience, et l'innocence parfaite est finalement inaccessible à l'animal pensant qu'est l'être humain. Nous sommes dans l'obligation d'évaluer ce que nous rencontrons. Nous y sommes condamnés
Le voyage d'Annie doit rester dans ce cadre, et la jeune fille doit y confronter son dégoût. Elle semble se considérer, à la fin de ce roman troublant et magnifiquement bien observé, plus libre qu'enchaînée. Ce qu'elle exprime de façon parfaite : "On  m'a emmenée en Californie...Et au bout d'un moment, je me suis enfuie."Frederick Bush  -Le prix à payer- Préface de Côte Ouest Paula Fox

fourmi rouge

école des lignes

Comment la ligne est devenue droite
La ligne de la culture
(...)Dans les sociétés occidentales, les lignes droites sont omniprésentes. On les voit partout, même quand elles n'existent pas vraiment. La ligne droite s'est imposée comme une icône virtuelle de la modernité; elle est un indice du triomphe de la pensée rationnelle et intentionnelle sur les vicissitudes du monde naturel. La dialectique inexorablement dichotomisante de la pensée moderne a , à un moment ou à un autre, associé tout ce qui est droit à l'esprit contre la matière, à la pensée rationnelle contre la perception sensorielle, à l'intellect contre l'intuition, à la science contre le savoir traditionnel, au masculin contre le féminin, à la civilisation contre le primitif, et - de manière plus générale - à la culture contre la nature. Chacun de ces couplages regorge d'exemples (...)Tim Ingold in " une brève histoire des lignes"

école des lignes

oeil contemporain

dures études

l'art de naviguer :credac ivry des attentions

Edward Munch l'oeil moderne

"Munch prend conscience que l'oeil peut percevoir au delà du cadre limité de son organologie alors que les nouveaux rayonnements semblent confirmer la subtilisation des états de la matière pour rendre plus perméables les frontières entre physique des "infiniment petits" et vie psychique. Tout cela le conduit vers une esthétique de la dématérialisation des formes dans l'éther ambiant où les limites du corps viennent à se fondre dans les flux de pensée dotés d'une puissance morphogénétique: "l'idéoplastie". Cette conception (électro)magnétique traverse l'ensemble de l'oeuvre de Munch, jusque dans les derniers tableaux habités de corps de lumière et autres auras cristallins qui anticipent le devenir radieux de l'espèce "Pascal Rousseau

l'art de naviguer Anna eva bergman

éléments

chambre noire 17 juillet 2015

F Hodler