poetick

J'ai pris les détours
j'ai mis mon coeur
de biche en manque
sur des contes en banque
tu es mon retour
ton absence mes heures.

noir

Nuit ou Nyx
Cette divinité de la mythologie grecque dont l'origine remonte à des temps très anciens représente l'obscurité primordiale , angoissante pleine d'une sombre incertitude, Fille de Chaos, elle s'unit à son frère Erèbe, et devient mère de l'Ether (air) et d' Héméra ("lumière").Mais elle enfanta aussi des abstractions divinisées, peu favorables aux humains, la Mort, les Parques,la Fraude, la vieillesse, Némésis, les Hespérides,au delà des colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar) ; dans des contrées lointaines et mystérieuses où nul n'a jamais osé s'aventurer.

blanc

" Mieux vaut disparaître de son propre chef que démis par les autres ou par les circonstances. Par sa défection il maintient le contrôle de son existence même si, au bout du compte, il perd ce qu'il était auparavent..
Dès lors, l'individu refuse toute reconnaissance sociale, il existe parmi les autres comme un fantôme, une ombre détachée de sa personne. Il s'enferme dans une pièce et n'en sort que pour des activités infimes liées à la survie, comme de se nourrir par exemple. Ou bien il demeure à la charge de ses proches qui se résignent à une présence désaffectée, indifférente. Il glisse de la personne à la personna, c'est à dire, selon l'etymologie latine, au masque, sans personne désormais pour l'incarner et lui donner un visage. Il n'y a plus rien derrière. Il n'y a plus personne.
La blancheur est cette volonté de ralentir ou d'arrêter le flux de la pensée, de mettre enfin un terme à la nécessité sociale de toujours se composer un personnage selon les interlocuteurs en présence. Elle est une recherche d'impersonnalité, une volonté de ne plus se donner que sous une forme neutre. Elle devient même parfois un mode habituel de vivre .Elle est le fait pour l'individu de transformer le lien social en désert afin de se comporter désormais en spectateur indifférent ne pouvant plus être atteint. La blancheur est une fermeture à l'évennement, un ralentissement de l'énergie qui pousse à vivre à minima, voire même à l'arrêt et dans une sorte de posture zen de détachement pur" ( ...)David Le Breton in disparaître de soi

vert

L'historien sait que cette mauvaise réputation de la couleur verte est ancienne.Elle se rencontre déjà dans la Roma antique et semble s'accentuer au coeur du Moyen Age, à l'époque féodale, le vert est la couleur favorite du Diable et de ses créatures, plus encore que le noir et le rouge. Toutefois, s'il on y regarde de plus près et que l'on tente un bilan de l'histoire symbolique du vert dans les societés occidentales, on constate que cette couleur n'est pas tant celle du mal ou de la malchance que celle du destin. Comme toutes les autres couleurs, le vert est ambivalent, c'est la couleur à la fois de la fortune et de l'infortune, de la chance et de la malchance, de l'espérance et du désespoir. D'où les liens avec des pratiques et des rituels où le hasard est l'oeuvre où se dispute le sort d'une partie. M Pastoueau in  la couleur de nos souvenirs

diable

(...) Parfois, comme le conte de Grimm, que nous étudieront plus loin, la jeune fille sans mains, c'est un homme tombé dans la misère à qui le diable procure la richesse sous la même condition. L'homme croyant qu'il s'agit de son chien ou de quelque être qu'il est prêt à sacrifier, retourne à la maison, son enfant courant vers lui et il s'aperçoit qu'il l' a vendu au Diable. Cet enfant se révélera être le héros ou l'héroïne du conte dont la tâche principale sera de se libérer seul du sort qui pèse sur lui (...) Le Diable personnifie le principe qui entrave le progrès et qui cherche à supprimer toute évolution future (l'enfant)  et à s'assurer que la vie continuera dans les vieilles ornières .Dans le cas d'un individu, cela correspondrait à une situation dans laquelle  il se sent comme piégé ne pouvant plus poursuivre dans la même voie, il est acculé à entrer en relation avec l'inconscient d'une façon ou d'une autre et à envisager de conduire sa vie suivant de nouvelles normes. Inévitablement, les conditions du Diable sont tout aussi extrêmes et unilatérales que ce qui existait auparavant, et lui céder reviendrait à provoquer un retournement des valeurs, aussi la tâche de l'enfant est elle de se libérer en dépassant les opposés (...)La femme dans les contes de fées ML Von Franz