fin du xxème siécle

"Dans la bicoque de "la ruée vers l'or",aucun équilibre n'est garanti. Tout se joue dans la possibilité d'annuler la fureur destructrice de l'autre. Au desesperado qui plonge violemment vers le bas  de la cabane et qui menace de précipiter le petit édifice dans le vide définitif, répondent, par un effet de contraste illimité, les gesticulations désespérées de Charlot pour regagner, vaille que vaille, tel un alpiniste, la cime de la maisonnée posée à la verticale dans le presque vide. Les mouvements de l'un induisent les mouvements de l'autre et un équilibre précaire finit par résulter de ces noces furieuses en lesquelles il devient possible malgré tout d'habiter un court instant ce drôle de chez-soi."
G Le Blanc l'insurrection des minuscules

representer le monde

(...)Mais la tangente Charlot n'est pas la tangente Bartleby car Charlot, contrairement au personnage de Melville, retourne cette indétermination en affirmation. Il tire de son corps toutes les ressources nécessaires à l'invention de son monde et compose une sorte d'univers. Il n'atteint jamais la pure soustraction, contrairement à Bartelby, il se rêve amoureux,riche, père, etc . Le devenir - Charlot est une machine à explorer les rêves des vies obscures. Vous n'êtes rien mais votre amour de la vie vous propulse près d'une Cendrillon gitane que vous défendez avec les moyens du bord: un violon pour créer la langur de l'amour, un bâton pour remplacer la canne et assommer tous les incongrus du royaume (...)G Le Blanc in l'insurrection des vies minuscules