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Wednesday, October 19, 2016

blanc

" Mieux vaut disparaître de son propre chef que démis par les autres ou par les circonstances. Par sa défection il maintient le contrôle de son existence même si, au bout du compte, il perd ce qu'il était auparavent..
Dès lors, l'individu refuse toute reconnaissance sociale, il existe parmi les autres comme un fantôme, une ombre détachée de sa personne. Il s'enferme dans une pièce et n'en sort que pour des activités infimes liées à la survie, comme de se nourrir par exemple. Ou bien il demeure à la charge de ses proches qui se résignent à une présence désaffectée, indifférente. Il glisse de la personne à la personna, c'est à dire, selon l'etymologie latine, au masque, sans personne désormais pour l'incarner et lui donner un visage. Il n'y a plus rien derrière. Il n'y a plus personne.
La blancheur est cette volonté de ralentir ou d'arrêter le flux de la pensée, de mettre enfin un terme à la nécessité sociale de toujours se composer un personnage selon les interlocuteurs en présence. Elle est une recherche d'impersonnalité, une volonté de ne plus se donner que sous une forme neutre. Elle devient même parfois un mode habituel de vivre .Elle est le fait pour l'individu de transformer le lien social en désert afin de se comporter désormais en spectateur indifférent ne pouvant plus être atteint. La blancheur est une fermeture à l'évennement, un ralentissement de l'énergie qui pousse à vivre à minima, voire même à l'arrêt et dans une sorte de posture zen de détachement pur" ( ...)David Le Breton in disparaître de soi

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