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Friday, September 25, 2015

dures études (femme possible)

"Les implications de la conscience du possible, c'est ipso facto, saisir le temps, c'est à dire en fait avoir immédiatement conscience que du temps existe.
Je ne me réfère pas le moins du monde au sentiment (fréquent dans la littérature et la philo) de la "fragilité" des choses et du caractère " éphémère" de l'existence. Il signifie non  seulement qu'on est conscient du temps qui passe, mais encore qu'on est conscient de la signification générale de l'idée de l'avenir. Penser le possible c'est " ressentir"  que de l'avenir  existe, c'est à dire comprendre dès le moment présent qu'un événement inexistant est susceptible d' exister plus tard dans la réalité. Et ce plus tard, cet ultérieurement, cet objet d'un désir ou d'une crainte n'est pas saisi  comme un retour ou une répétition, ou comme l'accomplissement d'une prophétie mais comme un événement neuf. Mais il sera; il n'est pas. On ne sait pas ce qu'il sera, mais on ressent maintenant ce qu'il sera.
Il y a donc, dans la conscience présente, l'affirmation d'un événement qui est saisi en même temps comme inexistant. Sa " réalité " sa " présence" ne sont que différées, attendues, anticipées, projetées au delà du présent réel, parfois " loin devant". De ce fait on peut certes tirer d'abord deux conséquences : l'affirmation d'un possible est simultanément une négation ( puisque l' événement n'existe pas encore) et une  ambiguïté ( puisque l'événement est à la fois affirmé et nié ). Ce pouvoir de négation et ce pouvoir d'ambivalence sont bien connu de la scène contemporaine (...)On retient surtout le fait, que pour la conscience du possible, l'avenir est donné, compris et en même temps, barré , nié, ce faisant ces deux conclusions masquent le fait fondamental: la conscience invente le temps (...)
L 'expérience du temps est un acte. Celui ci pose et comprend ce que sont le possible, l'anticipation, la mémoire, l'oubli.Il ne suffit pas de dire qu'en ces actes il y a négation et ambivalence; il est impérieux au contraire de reconnaître que le " temps" est aussi une création, et une création intelligente.L 'expérience intuitive en même temps que la compréhension intellectuelle des notions d'avant et d'après, d'hier et de demain, de toujours et de jamais, de présent et de possible sont l'expression d'un acte de création. Ainsi la première implication de la capacité de penser le possible est ce fait considérable et apparemment " incroyable": c'est la conscience qui crée le temps (en fait le temps est notre oeuvre).Quelles sont alors les significations du fait de vivre le possible comme attente sereine ou angoissée, comme espoir ou découragement, comme sursis ou comme échéance ?
C 'est le sujet lui même qui par son désir affirme actuellement des "valeurs" des motivations, des buts qui seront ou ne seront pas réalisés plus tard (...)Robert Misrahi, la liberté ou le Pouvoir de créer

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