Robert Smithson's théorie 1968

land art  et DIMENSION MENTALE

" La surface de la Terre et des images de l'esprit parviennent à se désintégrer dans les régions reculées de l'art.

 Différents agents, qu'ils soient fictifs ou réels se substituent les uns aux autres: on ne peut s'empêcher de penser boueusement lorsqu'on arrive à des projets avec la Terre, ou avec ce que j'appellerais de la géologie abstraite.

 L'esprit et la Terre s' érodent perpétuellement; les rivières mentales rongent les rivages abstraits; les ondes cérébrales minent les roches de la pensée; les idées se décomposent en pierres d'inconscience; et des cristallisations conceptuelles se brisent pour former des dépôts de raison sablonneuse.

 D'immenses facultés mobiles interviennent au sein de ce miasme géologique, et évoluent de manières éminemment physique.

 Un mouvement qui semble immobile et fait voler en éclats le paysage de la logique sous des divagations fantaisistes et glaciales.

 Ce lent courant nous informe du caractère trouble de la pensée: écroulements, décombres, avalanches, tout advient dans les limites crépitantes du cerveau .

 L 'ensemble du corps est entraîné dans les sédiments cérébraux, là où fragments et particules se laissent reconnaître en tant que conscience solide .

 Un monde pâli et fracturé entoure l'artiste. Organiser ce chaos de corrosion selon des modèles, des structures et des catégories: voici un procédé esthétique qui n' a presque jamais été envisagé."