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Tuesday, May 09, 2017

suite verte

Les écrivains romantiques allemands ont eu l'intuition de cette parenté du merveilleux, des contes et des rêves.Il faut citer intégralement le fragment 600 de Novalis: "Le Märchen est essentiellement comme un rêve sans cohérence- un ensemble d'évènements et de choses merveilleuses_ une fontaine musicale par exemple(...)Cette importance accordée au conte par les romantiques allemands, et cette analogie du conte et du rêve ne sont pas accessoires mais fondamentales.: pour Novalis si le rêve est modèle du Märchen, le Märchen est à son tour canon de la poésie: "Et ce qui est poétique doit être féerique(...)Le monde devient rêve, le rêve devient monde" Et cela parce qu'en dernier recours, c'est la vie elle même, comme le rêve, qui  ne se donne que par bribes hétérogènes. Sur la pensée éveillée, sur la conscience humaine, la vie inscrit les bouts d'un message codé dont on ne peut que pressentir une signification globale. Dans les Disciples à Saïs: " c'est par des chemins divers que vont les hommes", écrit Novalis. Qui les suit et les compare verra d'étranges figures prendre naissance. Figures qui  appartiennent semble- t--il, à cette grande écriture chiffrée que l'on aperçoit partout : sur les ailes, sur les coquilles des oeufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux et les pétrifications, sur les eaux qui gèlent, à l'intérieur et à l'extérieur des roches, des plantes, des animaux,dans les étoiles du ciel(...)On pressent dans ces figures, la clef de cette écriture secrète, sa grammaire, mais ce pressentimentl lui même ne se laisse pas réduire en formes fixes et se refuse semble-t- il à devenir une clef plus efficace (...)Pierre Péju in L'archipel des contes

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